Le général rentrai au camp après une longue patrouille. Il n’avait qu’une envie, boire une bon thé à la menthe et revoir ses amis. Bo ok, ça faisait 2 envies. Il s’aperçu soudainement que les oiseaux ne chantaient pas et que le ciel était rouge. Pris d’un horrible pressentiment, il se précipita vers l’entrée du camp. Et ce qu’il vu lui glaça le sang. Le camp était en flammes ! et juste sous le portique… Un corps. Il courut vers lui et le retourna. C’était Jeda et… il n’y avait plus rien à faire pour elle. Ses yeux vitreux fixaient le ciel et on lisait encore dedans la détermination dont elle avait fait preuve.
Thomas eu un choc. Il avait beau ne pas apprécier plus que ça la jeune éclairite… Elle restait une des siens. Et elle était d’une telle puissance que la voir tuée dénonçait un agresseur d’une puissance incroyable. Deux larmes coulèrent le long de ses joues. Thomas allongea Jeda sur le dos et lui ferma délicatement les yeux. Il s’inclina devant le corps puis couru vers le camps. Là, ce n’était que désolation. Bâtiments en flammes, partout des corps.
Poussé par un terrible instinct, il courut vers la place principale. Là… Un entassement de corps. Il fit un pas, ses yeux ne pouvant se détacher du morbide spectacle, mais son pied heurta quelque chose. Thomas tomba à genoux
- Yori ! Nooooooooooooooooon !
L’éclairite serrais encore son katana dans son poing. A l’exclamation de Thomas, il entrouvrit les yeux et regarda son frère d’un air vitreux.
- Thom…as ?
- Yori ! Ne t’inquiètes pas, on va s’occuper de toi !
Yori tenta de se redresser.
- Sar… Où est…
Le général jeta un regard autour de lui. Il aperçut, quelques mètres plus loin, un autre corps. Il laissa quelques secondes Yori pour se fixer sur l’identité de l’éclairite. Sar. Il la souleva et la posa près de son compagnon. Celui-ci poussa un cri horrible. Elle était morte. Yori serra le corps inerte contre lui. Thomas songea avec une infinie tristesse qu’il allait bientôt la rejoindre vu la gravité de ses blessures. Il posa la main sur l’épaule de son ami.
- Yori…
L’éclairite releva la tête, les yeux embués de larmes. Lui toujours si réservé, éclatait.
- Thomas… Je vais y aller. Merci pour tout.
Les deux amis s’étreignirent une dernière fois. Puis Yori tomba au sol, mort. Lui aussi. C’en était trop pour Thomas. Il leva les yeux avec rage sur la pyramide de corps et aperçu des silhouettes qui se battaient au sommet. Il les reconnut une à une. La silhouette au style de combat classique, Lion. Une autre usait de bombes chimiques qu’elle lançait sur la silhouette ennemie. Médoc. La troisième semblait exécuter une danse empreinte de fureur, de haine et de détresse. Le Chat. La quatrième, avec ses boomrangs, son crâne rasé et sa tunique rouge, Thomas la reconnu sans peine. Asad, son ami iugaro. Et la dernière… Elle portait une épée et se battait avec fureur contre l’ennemi, elle aussi. Même si il ne l’avait réellement vu qu’une fois, Thomas l’identifia avec un mélange de terreur et d’amour mêlés. La fille de ses rêves.. Celle dont il ne connaissait pas le nom mais qu’il aimait plus que tout. Ils se battaient tous ensemble. Ensemble. Mais chacun de leurs mouvements trahissaient une extrême fatigue. Depuis combien de temps luttaient ils ?
Mais l’ombre contre laquelle ils se battaient plaça une botte inattendue et atteignis Lion en pleine poitrine ! Le lieutenant chuta au bas de l’entassement de corps, aux pieds de Thomas. Le général eu une révolte intérieure. Pas ça ! Pas Lion ! Mais le lieutenant se releva et planta son regard dans celui de son fils adoptif.
- Petit… Il va tous nous tuer. FUIS !
- Mais… Et toi ? Et les autres ?
- Ma blessure n’est pas grave, elle m’empêche juste de me battre.
Il désigna la blessure qui barrait son torse. Mais rien que cela suffisait à révolter le Général éclairite. Il dégaina son épée et la pointa sur l’ombre.
- EH TOI, LA HAUT ! JE NE SAIS PAS QUI TU ES MAIS JE T’ASSURES QUE TU VA ME LE PAYER !
Les combattants se retournèrent et marquèrent un temps d’arrêt. La silhouette eu un rire amusé.
- Oh, des insultes à présent ! Très bien ! Je prévoyais de la laisser en vie, elle aurait pu m’être utile mais c’est toi qui voit !
D’un mouvement fluide, il enveloppa Médoc de son fouet, et la jeune doctoresse ainsi immobilisée, il la transperça de son épée. Il la retira ensuite d’un air négligent et regarda d’un air ennuyé Médoc s’affaisser au sol. Le Chat poussa un hurlement et se précipita dans l’intention de lui porter secours mais l’ombre s’interposa et força l’apprenti à l’affronter. Thomas se précipita mais c’était trop tard. Sa soeur était morte. Il se jeta sur l’ombre avec une fureur décuplée. Un combat furieux s’engagea contre l’ombre. Asad eu un grognement de rage et se tourna vers Thomas.
- Quel monstre ! Il ne se bat même pas loyalement.
L’ombre eu un sourire.
- Tu as tout à fait raison.
Et il frappa le guerrier iugaro. Dans le dos. Celui-ci tomba au sol, sa tunique rouge maculée de sang. Thomas reçu cette nouvelle mort comme un coup de poing à l’estomac. Asad l’avait sauvé alors qu’il voulait mourir et avais redonné un sens à sa vie. Pas Asad. Non, pas lui. Il ne restait désormais plus que le Chat, Thomas et la fille. Leur désespoir augmentant encore, il jetèrent leurs dernières forces dans la bataille. Durant le combat, Thomas jeta un regard en coin à la fille. Curieusement, même si il haïssait les circonstances dans lesquels il la revoyait, une part de lui se réjouissait du fait qu’elle soit là, près de lui. Et que ce ne soit pas soit lui qu’elle combatte, aussi. Au fur et à mesure que le combat avançait, ils prenaient lentement mais sûrement l’avantage. La fille déséquilibra l’ombre d’un coup de pied là où ça fait mal et le Chat, profitant de l’ouverture de la garde de l’ombre, lui sauta dessus pour lui porter le coup fatal. Mais au moment où l’éclairite allait porter le coup final, il poussa un hurlement déchirant et roula au sol, secoué de spasmes !
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
Thomas senti une panique folle l’envahir. Pas encore un mort ! Et surtout, pas le Chat ! Mais pourtant, son ami n’avait aucune plaie apparente et l’ombre ne l’avait pas touché une seule fois ! Celle-ci ricana.
- Ah ! On pourra dire qu’il aura mis du temps à le percevoir. Je suppose que l’adrénaline aura bloqué la sensation.
Thomas tomba à genoux et tenta de calmer son ami, mais c’était peine perdu. Au contraire, l’éclairite semblait avoir de plus en plus mal !
- Que lui a tu fais ??? Réponds !
L’ombre s’accroupit près du Chat, une lueur amusée dans le regard.
- A lui ? Rien. Je n’ai pas réussi à l’effleurer de tout le combat. Mais à sa sœur…
- QUOI ?
L’assassin pris tout son temps pour répondre.
- Disons que durant la bataille, j’ai découvert une propriété intéressante concernant les jumeaux, grâce à… Civière et Veule.
- RIVIERE ET FLEUVE !
- Chipote pas, c’est la même chose. Si on tue l’un des jumeaux, l’autre en subit le contrecoup soit immédiatement, soit un peu après. Ça peut le tuer, ou le rendre fou. Rares sont ceux qui y survivent… Entiers.
Il eu un sourire sadique. Un silence lourd s’installa entre eux, seulement ponctué par les halètements de douleurs du Chat. Il était au bout du rouleau. Thomas serrais sa main. Pas toi. Pas toi. Pas toi.
L’éclairite eut un regard désespéré vers l’entrée du camp, là où gisais le corps de sa jumelle. Puis, plus rien. Il était mort. Thomas poussa un hurlement et se jeta sauvagement sur l’ombre. Il avait tué presque tout les gens qu’il aimait. Il allait le tuer ! LE TUER ! Il n’attaquait plus avec finesse, comme à son habitude, mais avec une sauvagerie sans bornes. Mais l’ombre semblait se ficher de ces attaques et, négligemment, d’un coup de pied, le précipita en bas de l’entassement de corps. Le général se reçu durement aux pieds de Lion. Ce dernier le releva doucement. Soudain, un hurlement de terreur se fit entendre en haut de la pyramide. Une autre silhouette s’était levée et elle s’attaquait à la fille avec une sauvagerie bestiale ! Cette dernière bloquait les coups comme elle le pouvait mais son épuisement la ralentissais. La fin était inexorable. Soudain, un coup plus violent que les autres lui arracha son épée des mains. Un deuxième coup lui balafra le ventre et la jambe droite. Elle tomba à terre. Thomas sauta et en trois bon, rejoignit la silhouette et l’embrocha ! Elle chuta au sol, tentant encore, dans sa folie meurtrière, de tuer sa victime. Thomas retira son épée du corps et, d’un coup, coupa les deux jambes de l’ombre. Il s’affaissa au sol, au sourire sadique aux lèvres. Thomas se retourna, un peu troublé par l’attitude de l’ombre, et regarda du côté de la silhouette et de la fille. Il ressenti un immense choc. Le corps qui se débattait encore les affres de l’agonie, la bave aux lèvres et les yeux roulant dans leurs orbites c’était… Le Chat !
Thomas poussa un hurlement et tomba à genoux. Les paroles de l’ombre lui revenaient en mémoire :
- Ça peut le tuer, ou le rendre fou.
Et le Chat était devenu fou. Fou de douleur. Thomas, en larmes, serra contre lui son ami. Dans un dernier geste de folie, il tenta d’étrangler Thomas mais ne parvint qu’à lui griffer le cou. Puis, il expira. Thomas eu un sanglot. Qu’avait il fait pour mériter ça ? Question stupide. Il ne le savait que trop bien. Mais le Chat ? Asad ? Médoc ? Pourquoi ? C’était injuste !
Un gémissement étouffé le ramena à la réalité. Il se retourna. La fille. Elle était toujours au sol et souffrait visiblement beaucoup. Pas étonnant, remarque. Il déposa doucement le corps du Chat au sol, se releva et parcourut les quelques mètres qui le séparait d’elle. Dès qu’elle le vit avancer, elle recula instinctivement, en proie à une panique sourde. Elle avait peur. Peur de lui. Normal, après tout…
Il dégaina son épée. La fille tenta de reculer, sans succès. Mais Thomas la déposa à terre et leva les mains, pour bien montrer qu’il était inoffensif. Ça n’empêcha pas la fille de montrer ouvertement sa peur et sa méfiance. Il s’agenouilla doucement, en évitant les gestes brusques. Bon sang… Il aurai tellement aimé que ça soit plus simple, qu’elle ne le haïsse pas…
Parce que ce n’était vraiment pas gagné. La fille saisit la poignée de son épée, pour bien lui montrer qu’il n’avait pas intérêt à lui faire quoi que ce soit.
- Je veux juste t’aider.
Malgré la réticence (bel euphémisme) de la fille, il examina les plaies. 1 cm de profondeur environ, du sang perdu et quelques nerfs touchés… C’est pas la joie… Thomas eu le réflexe de se retourner pour appeler sa demi sœur. Mais Médoc n’était plus. Deux larmes de plus coulèrent des yeux du général, dévalèrent ses joues et atterrirent sur celles de la fille. Ses yeux tremblaient dans leurs orbites et elle semblait au paroxysme de la terreur. Thomas pris un bout de tissu déchiré qui trainait au sol et banda comme il put la plaie. Après ça, on aurait pu croire qu’elle lui ferais un peu plus confiance mais sa peur était irraisonnée. Elle tremblait et leva son épée, dans l’intention manifeste de s’en servir. Mais elle n’en avait plus la force. Le général n’eut même pas à forcer pour lui retirer l’épée de la main.
- Dans l’état ou tu es, tu risquerai plus de te blesser qu’autre chose.
La fille le regarda d‘un œil vitreux et tenta de se débattre quand il la saisit par les épaules. Thomas la redressa doucement et chercha un endroit ou l’appuyer ; mais à moins de l’adosser à un cadavre, il n’y avait rien. Et alors, à défaut, il l’appuya contre lui. C’était étrange. Curieusement, ça lui fit extrêmement plaisir.
L’ombre, dont il avait totalement oublié la présence, lui dit d’un air insidieux :
- Tu rêvais de ça depuis le début, hein ! De pouvoir la tenir contre toi, qu’elle dépende de toi pour survivre ! Tu aurais été capables de tuer ton père et ta mère pour ça !
L’ombre avait raison et tords à la fois… Il était fou d’elle mais jamais il n’aurais commis de pareilles atrocités ! Quoi que… Une petite voix susurrait au fond de lui qu’il le ferait. Qu’il ferais n’importe quoi pour qu’elle l’aime et qu’elle soit heureuse. La fille ne pesait pas lourd mais il avait l’impression qu’il avait un énorme poids dans les bras. La seule âme vivante dans ces lieux, avec lui. Quant à l’ombre, elle ne pouvait pas prétendre posséder une âme après ce qu’elle avait fait. La fille remuais de plus en plus faiblement. Thomas tourna définitivement le dos à l’ombre. Il le tuerais plus tard. Et très cruellement, si possible. Mais, d’un seul coup, elle rouvrit grand les yeux et les plongeas dans ceux de Thomas. Ça lui fit tout autant effet que le jour où il l’avait vu pour la première fois.
- Laisse-moi… le tuer. Il est… à moi.
- Mais dans ton état…
Elle se releva, mu par cette incroyable moteur qu’est la haine, chancela une seconde et ramassa son épée. Elle s’avança en tremblant vers le corps et lui… plongea l’épée en plein cœur. L’ombre ne résista pas. Il eut un sourire et lâcha seulement :
- Ils te manquent, pas vrai ? J’aurais pu te les rendre…
La fille, ayant concentré se dernières forces dans cet acte, tomba en arrière. Sa chute était incroyablement élégante et Thomas eu voulu que le temps se fige sur cette scène. La lueur rouge de l’incendie baignait sa fine silhouette et redonnais un peu de couleur à ce visage si pâle ; sa tête rejetée en arrière autour de laquelle semblaient flotter ses cheveux noirs. Le général la rattrapa avant qu’elle ne touche le sol. Elle était si belle… Mais on lisais sa souffrance sur ses traits. Il aurait tant voulu les effacer d’un claquement de doigts… Il se tourna vers le corps de l’ombre. Soudain, un unique rayon de soleil rescapé des nuages permit à Thomas de distinguer ses traits. Il poussa un cri. Cet homme qu’il haïssait tant… C’était…Lui !!!
Thomas se réveilla en hurlant.
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