- Le Chat ! Tu m’entends ?
Il entrouvrit les yeux. Le général et Jeda le regardaient, l’air inquiet. Fait étrange, il était toujours debout. Il regarda autour de lui, sur ses gardes. Il s’attendait à ce que Thomas lui saute dessus, l’épée au poing. Mais le général lui dit d’un ton bourru :
- Excuse-moi. Tu n’y es pour rien dans l’évanouissement de Lion. Il me l’a confirmé lui-même. Tu te sens bien ?
- Pas grave. Je comprends, répondit-il, éludant ainsi la question de Thomas
Il revoyait encore le corps de Lion au sol et le petit Thomas hurler… Ce qui c’était passé devait lui avoir rappeler cette scène. Et il avait pété un plomb.
- Bon. Si on faisait ce qu’on avait à faire ? Repris-t-il pour chasser ses idées noires.
- D’accord ?... Venez.
Jeda lui expliqua.
- Il était à 2 doigts de t’embrocher quand Lion s’est relevé, l’air un peu sonné. Il a dit un truc à l’oreille du général et ce dernier t’as lâché. Il a voulu s’excuser et c’est là qu’on s’est rendu compte que tu ne réagissais pas. Je t’ai demandé si tu m’entendais. La suite, tu la connais.
Ils prirent un long couloir. Pendant qu’ils marchaient, Thomas pris à part Lion :
- Alors ? Qu’est-ce que tu as lu ?
- C’était incroyablement puissant… Ce garçon pourra être soit ton plus fidèle ami ou ton pire ennemi, mis cela dépendra des évènements… et de sa soeur. Mais il y a un évènement qui le ronge de l’intérieur, il devra combattre ses démons et toi, lui et Jeda y laisserez peut-être vos vies. Il tiendra entre ses mains bien des vies mais se répugnera toujours à tuer.
Lion avait dit tout cela très vite, comme si les mots se prononçaient d’eux même.
- Eh bah ! C’est de loin la plus dingue des lectures que tu ne m’aie jamais faite !
- Prends-le comme apprenti, si tu veux mon avis. Mieux vaut… Il s’interrompit pris d’une intuition soudaine. Mieux vaut ne pas le faire tester, ni lui ni sa sœur, ça pourrais être dangereux pour la machine et pour eux.
- Tu t’inquiètes plus pour la machine que pour le Chat ? Le taquina le général. Puis reprenant son sérieux :
- C’est la loi. Tout le monde doit passer par là. Et Boulon vérifie l’introspecteur avant chaque passage. Ils ne risqueront rien.
Ils s’interrompirent. Ils venaient d’arriver devant une autre porte, en métal celle -là. Thomas tira une clef de sa sacoche et l’introduisit dans la serrure. Il fit entrer les jumeaux et Lion puis referma la porte derrière lui et alluma la lumière.
- Bienvenue dans la salle de l’introspecteur !
Ils se trouvaient dans une salle ronde, aux murs d’un brun sale nus, au centre de laquelle était placé une estrade. Sur cette estrade, une étrange machine en forme de tube avec 2 pupitres relié à ce qui ressemblait à une imprimante.
- Cette machine lira votre potentiel et votre propension à être un bon éclairite. Vous n’avez qu’à aller au centre du tube et…
- Non !
Tous se retournèrent. C’était les jumeaux qui avaient poussé ce cri.
- Cela vous pose un problème ?
Les jumeaux se regardèrent. Il passa entre eux un message silencieux. Finalement, le Chat pris la parole.
- On n’a pas très envie qu’un truc farfouille dans notre tête… Et puis pour ce qui est de se faire griller les neurones, on a déjà donné.
- Pourtant, vous n’avez pas vraiment le choix, signala le lieutenant. Tout aspirant doit y passer. Alors décidez-vous. Qui passe en premier ?
Les jumeaux se regardèrent de nouveau. Puis ils s’écrièrent en cœur :
- Elle !
- Lui !
Chacun pointant du doigt l’autre. La scène avait quelque chose d’assez comique et Lion aurait éclaté de rire si le regard furieux des deux acolytes ne l’avait pas réduit au silence. Jeda se gratta le crâne, l’air à la fois furieuse et attristée.
- Je crois bien que c’est la première fois que l’on n’est pas d’accord sur quelque chose, toi et moi…
- Je crois aussi. Mais passe donc la première, ça me fera plaisir.
- Et si j’ai pas envie ?
Ils commencèrent à se disputer. Thomas sentait que s’il ne faisait pas bouger les choses, on en serait encore là demain. Il prononça assez fort pour que tout le monde l’entende :
- Ah les filles ! Quand il s’agit de taquiner, d’insulter quelqu’un ou de passer chez le docteur, ça vas. Mais quand il y a une grosse machine qui bourdonne un peu et qui luis, Il n’y a personne !
Les jumeaux se retournèrent et déclarent à l’unisson :
- Qu’est-ce que tu as contre les filles ?
- Les filles… En général ? Rien, dans l’absolu. Une fille en particulier ? Trop casse-pied et vaniteuse ! Sans compte qu’elle reproche aux autres des fautes qu’elle effectue elle-même !
Le Chat sourit. Sa sœur avait largement mérité cette pique. Allait-elle se dégonfler ou passer immédiatement ? Jeda, l’imprévisible Jeda… Mais Jeda s’avança vers Thomas et lui lança un regard noir.
- On vas voir ça ! Et je te préviens, tient ta langue !
Et elle se positionna à l’intérieur du tube.
- Lance la machine ! Ordonna-t-elle à Boulon.
Lion poussa un rugissement. Il savait désormais ce qui allai se passer. Mais c’était trop tard. Boulon appuya sur le bouton, déclenchant la machine. Le tube s’illumina d’une lueur verdâtre. Un cercle lumineux scanna la jeune fille, mais soudain tous les voyants passèrent au rouge et le tube émit un flash écarlate. Jeda hurla et se tordit de douleur. Le Chat se précipita vers le tube.
- Jedaaaa !
- Non !
Thomas saisit le garçon par le poignet et le força à s’arrêter. Il était d’une force surprenante et le frère de Jeda fut obligé de stopper. Le Chat commença à se débattre. Le Général lui hurla :
- Arrête ! Tu ne peux pas l’aider, juste te mettre en danger et elle avec !
Ce dernier argument eu raison du Chat. Il tomba à genoux et regarda d’un air désespéré sa sœur qui se tordait de douleur. Soudain, deux tentacules lumineux jaillirent du tube et se dirigèrent vers lui. L’un lui effleura le bras et se rétracta. Là où le tentacule l’avait touché, il y avait une marque de brûlure. L’autre s’appuya brièvement contre son front. Le Chat recula, se mit à tituber et porta ses deux mains à son crâne. L’introspecteur s’éteignit soudainement et le tube s’ouvrit. Le corps inanimé de Jeda chuta au sol, face contre terre, avec des brûlures disséminées sur tout le corps. Le Chat poussa un cri de bête blessée à mort et se précipita vers sa jumelle. Il s’agenouilla et la retourna.
- Jeda ! Nooooon !
Elle poussa un gémissement à peine audible et entrouvrit les yeux pour les refermer aussitôt. Un spasme la parcourut et un cri de douleur lui échappa. C’est était trop pour son frère. Il leva un bras et la paume de sa main se mit à luire. Thomas étouffa un cri de surprise. Que comptait-il faire ? Il n’allait quand même pas… Achever sa sœur ? Mais c’est le contraire qui se produisit. Le garçon posa sa main sur les brûlures de sa sœur et les guéries une à une. Jeda entrouvrit les yeux et aperçu son frère penché sur elle. Elle murmura :
- Tu es fou ! Il ne fallait pas utiliser ton pouvoir là… C’est trop dangereux !
Son frère sourit et tenta de se relever mais chuta au sol. Thomas accouru, l’adossa au pupitre de commande et s’aperçu qu’il tremblait convulsivement. Thomas regarda Lion et désigna Jeda. Ce dernier hocha la tête. Il avait compris.
- Tu peux m’expliquer ce que tu viens de faire ?
Le Chat répondit lentement, comme si chaque mot lui coûtait.
- Sauver… ma sœur. Qu’est ce… tu crois ? Et là… J’ai dépassé… mon cota de … grillage de neurones.
- Miracle ! Tu blagues ! Donc tu vas bien.
Il examina la brûlure qu’il avait au bras. Elle n’était pas grave mais devait être douloureuse. Il voulut examiner son front mais le garçon roula sur le côté. Compris. Pas touche à la capuche.
- C’est pas… significatif. Je blaguerais… même sur mon… lit de mort.
- Tu te sens bien ?
- Oui… Pourquoi ?
- C’est vrai ce mensonge ?
Le garçon eu un demi sourire énigmatique et s’évanoui. Enfin, ça c’est ce que croyait le général, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que sa poitrine se soulevait régulièrement. Il s’était juste endormi ! Il réprima un éclat de rire et se tourna vers Jeda et Lion. La jeune fille semblait aller bien mais devait être un peu secoué. Soudain, l’imprimante bipa et deux feuilles de papiers en sortirent et voletèrent pour aller se poser aux pieds de boulon. Il les ramassa, et les parcouru du regard. Une expression de stupéfaction intense se peignit sur la moitié de visage qui n’était pas dissimulée par son masque de fer.
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