De retour au camp, Jeda pris une bonne douche. Les odeurs de sang et de Krakennosaurus empestaient. Elle sorti de la douche avec un soupir de soulagement. Ça faisait un bien fou ! Elle descendit l’escalier principal et croisa rivière. L’apprenti lui adressa un sourire. Rivière était en permanence douce et souriante et sa bonne humeur faisait du bien à Jeda.
- Où va- tu ?
- Peut-être au terrain d’entrainement.
Rivière s’apprêtait à répondre mais quelqu’un l’interpella du bas de l’escalier.
- Rivière, il serait temps qu’on y ailles !
Fleuve descendait les escaliers en direction de sa jumelle et de Jeda, un sourire aux lèvres. Il avait l’air étrangement content… Songea Jeda. Mais Rivière la coupa court dans sa réflexion en les prenant tout deux par le poignets et les attira vers le terrain d’entrainement. Quand ils arrivèrent, un groupe d’apprentis occupait déjà le terrain. L’une d’eux lançais une paire de bolas sur un poteau d’entrainement, à vingt mètres d’elle environ. L’arme rata le poteau, à la grande frustration de l’apprentie.
- Purée !
Son camarade, un apprenti avec une queue et des oreilles de renard (un métamorph, sans doute) commenta :
- Et voilà, j’avais raison ! Persévérante l’a lancé avec 2 centimètres d’écart.
L’apprenti qui avait raté son tir se retourna, l’air furieuse.
- Eh bien fait mieux, si tu peux !
Elle lui désigna les bolas. L’une des apprentis, une fille brune, s’avança.
- Je te rappelles que c’est difficile à maîtriser comme arme ! Donc ne la juge pas !
- Oh ça va Sophie ! Ne part pas au quart de tour !
Un autre apprenti du groupe pris part à la discussion. Il avait des ailes de chauve-souris noires dans le dos et des cheveux de la même couleur qui lui descendait aux épaules.
- Bon ça va, on a compris, rien ne peux égaler les capacités de notre capitaine en chef au lancer de bolasses… Mais je suis le meilleur lanceur d’aiguilles !
- Merci Anta. Mais personne ne te retire ce titre !
Les apprentis commencèrent à se chamailler gentiment, chacun revendiquant un titre de « meilleur … » Mais Fleuve s’avança, leur coupant toute velléité supplémentaire de discussion.
- Si vous êtes là pour vous chamailler comme des gosses, passez votre chemin ! On a besoin du poteau !
Rivière rougit affreusement. Son frère n’avait jamais aucun tact et aucune compréhension pour les autres ; ce qui les mettait très souvent tout 2 dans des situations très délicates. Un silence lourd tomba sur le terrain. Enfin, les apprentis s’avancèrent, leurs armes au poing. C‘était Persévérante, qui avait d’ailleurs récupéré ses armes qui s’avança la première, suivie du métamorphe renard, qui s’était transformé en un renard de 3 mètres de haut puis de la fille qui avait défendu Persévérante et Anta, le « meilleur lanceur d’aiguille ». Un cercle se forma autour de Fleuve qui se retrouva encerclé.
- Répète, Fleuve ? Demanda Persévérante d’un ton froid.
L’apprenti leva la main droite, autour de laquelle s’enroula un filet d’eau qui se figea en forme de shuriken qu’il lança droit sur sa camarade. Mais celle-ci semblait l’avoir prévu et avait déjà fait un pas de côté avant qu’il ne lance ! Elle fit un discret signe de doigt à ses camarades. Soudain, le métamorphe renard, le garçon chauve-souris et Persévérante se jetèrent sur Fleuve, d’une manière parfaitement coordonnée. Ils ne laissèrent pas la moindre chance au pauvre apprenti. Celui-ci se défendait bien, mais contre des personnes ayant une coordination parfaite et au moins son niveau, si ce n’est plus, c’était peine perdue. Mais si on passait outre cela, Jeda se régalait. Fleuve se battait magnifiquement et c’était un plaisir que de le voir évoluer. Mais son regard glissa sur Persévérante. Jeda jaugea d’un coup d’œil à l’apprenti.
- Force moyenne, compensation par la ruse, le combat à distance même si elle semble savoir manier ses couteaux. Métamorphe chat, sais se transformer partiellement, donc faire surgir des griffes en combat rapproché. Travail d’équipe excellent. Et use beaucoup du don de voyance, vu la manière dont elle a évité le shuriken de Fleuve et utilise son don pour prévoir les coups de l’adversaire.
Le pauvre Fleuve en morfla. Quand les combattants s’écartèrent, il gisait inconscient à terre. Jeda fut sous le coup d’une émotion qu’elle n’avait ressenti jusque-là que pour elle ou son frère. De l’inquiétude. En ayant l’air de ne pas trop se presser, elle s’avança jusqu’à Fleuve et le retourna, l’air toujours indifférente à ce qui venais de se passer. Mais à la vue d’une énorme bosse sanguinolente sur le front de fleuve, elle ne put retenir un rictus d’inquiétude. Ce fut bref mais ce fut précisément ce moment que choisit Fleuve pour entrouvrir les yeux… Et apercevoir Jeda. Qui s’inquiétait pour lui. Et était quand même sacrément belle…
Pendant ce temps, Médoc s’apprêtait à examiner le Chat, qui était passé sur une demande express de son frère pour un examen de ses poumons. Ses yeux prirent une teinte rouge et s’illuminèrent. En effet, la jeune fille avait comme don de pouvoir voir à travers quasiment tout. Ce don, combiné à ses connaissances médicales, rendaient ses examens fiables à 100% et très précis. Elle se pencha sur l’apprenti qui était allongé, l’air méfiant, sur le lit d’examen. Elle commença par la tête et eu la surprise de découvrir qu’un puissant sort de transformation entourait la tête et le corps du Chat. Elle essaya de le percer mais n’y parvint pas. Médoc ne pu que déterminer que le sort atteignait même l’état des organes internes. Pourquoi diable possédait- il ce genre de sort mi-mécanique, mi-magie métamorphe, qui de plus, coutaient une fortune ? Elle tenta de rester impassible car l’apprenti ne tenait sûrement qu’on sache qu’on avait découvert son secret.
La conversation que Thomas avait eue avec Jeda lui reviens en mémoire.
Ah, toi aussi tu as remarqué. Mon frère a intégré un dispositif mécanique à sa capuche permettant aux gens le regardant de « voir » les expressions de ses yeux, sans pour autant les voir. Une machine unique au monde.
Jeda avait en partie menti. Cette machine ne faisait pas que filtrer les émotions, elle transformait tout son être ! Mais pourquoi ? La tête pleine de question, Médoc repris l’examen. Visiblement, rien de grave à la tête. Elle passa au torse et là, ne put s’empêcher de pousser un cri d’horreur ! Les poumons étaient dans un état horrible. Les bronches à demi bouchée, certains canaux respiratoires détruits. C’était à se demander comment il avait fait pour survivre jusque-là. En comment il vivrait en tant qu’éclairite. Elle se retourna et vomi.
Le Chat se releva et lui passa une cuvette posée sur la table de soins.
- Ça ne va pas ? tu es malade ? Pourquoi tu as crié ?
Comment... Comment ? Elle se retourna et jeta un regard presque craintif au Chat, qui la regardait d’un air mi interrogateur, mi inquiet. Médoc repensa à son frère. Elle savait que ce garçon était pour lui un cadeau, une bouée pour surnager du terrible souvenir qui engloutissait Thomas, qui le submergeais jour après jour sans qu'il arrive à surnager. Bien, sûr, il faisait bonne figure ; mais ce n'était qu'en apparence. Alors, pas question que le Chat meure. D'autant plus qu'elle s'était... Attachée à lui. Elle dévisagea l’apprenti et lui répondit
- Oui, ça va…
Celui-ci leva les yeux au ciel
- Si tu le dis… après tout, c’est toi la doctoresse…
Pendant ce temps, Jeda aidait Fleuve à se relever. Celui-ci la repoussa.
- Je peux me relever tout seul !
Mais il perdit un peu de sa crédibilité quand la main sur laquelle il s’appuya dérapa et qu’il retomba sur les fesses. Jeda ricana.
- Parfaitement !
Elle tourna superbement le dos à Fleuve, et s’adressant à Rivière :
- Tu me les présentes ?
Rivière fut un instant déstabilisée puis désigna les apprentis.
- Je te présente Persévérante, l’apprentie de Rose.
La fille aux bolas fit un sourire et salua Jeda.
- Luigi, l’apprenti de Fleur et le frère de Morph.
Le métamorphe eu un sourire amical et remua sa queue.
- Sophie, l’apprentie de Nat.
- Anta, l’apprenti d’Haku.
Les apprentis commencèrent à discuter sur les circonstances de leur engagement. Persévérante était originaire du village voisin et s’était engagée dès qu’elle avait pu, et Luigi avait fait de même Persévérante faisait partie de la section espionnage, tout comme Anta. Luigi et Sophie s’ajoutait bien souvent à leurs missions d’espionnage, mais ne faisait pas officiellement partie de la section en question. Anta et Sophie, eux étaient venus suite à la campagne de recrutement massive menée récemment par les éclairites, tout comme Jeda et son frère. Rivière et Fleuve, eux, étaient venu ici parce qu’ils voulaient s’améliorer et que ils n’avaient pas vraiment d’autres endroits où aller depuis qu’ils avaient quitté leur famille. Durant la conversation, Jeda discuta gaiement avec tous les apprentis mais ignora royalement le pauvre Fleuve, qui commençait à se repentir de l’avoir repoussée. Mais la cloche annonçant le dîner se mit à sonner et les apprentis se dirigèrent vers la cantine en vitesse, histoire de ne pas avoir les restes. En chemin, ils croisèrent le général. Celui-ci semblait fatigué et leur adressa un sourire las. Rivière s’approcha de lui pour essayer de lui remonter le moral mais sa tentative ne connut que peu de succès. Thomas tenta bien de simuler un peu de gaîté mais c’était peine perdu.
En même temps, quand on a le sort de tout un groupe de plus de 1000 personnes sur les épaules, une fille casse pieds qu’il faut gérer et le déménagement du dis groupe sur le dos, ça fait beaucoup à 15 ans. Soudain, Jeda se retourna en entendant son frère crier son nom
- Eh ! attendez moi, bande de lâcheurs !
Le Chat les rejoignit en courant et pila net devant le petit groupe. Il se plia en deux, le souffle coupé, et, en redressant, aperçu Fleuve. L’ambiance devint glaciale tandis que les deux garçons se fusillaient du regard. Jeda ricana et souffla à Rivière :
- Eh bien, qu’est ce que ça va être quand ton frère voudra sortir avec moi !
Son amei émit un petit rire. Puis, se souvenant que le chat ne connaissait pas tout le monde, elle réitéra les présentations. Persévérante pris un air critique
- Tu n’es pas métamorphe, mais tu porte pourtant un nom d’animal. Pourquoi ?
Le Chat se lança dans une explication de laquelle il ressortait que c’était à cause de ses manières et d’une partie de son aspect physique, ce qui sembla contenter l’apprentie, qui continua la conversation avec lui.
Ils déjeunèrent en silence, la lassitude du général plombant l’ambiance. Il finit rapidement son repas et quitta la salle.
- Bonne nuit tout le monde. Lança-t-il sans enthousiasme.
Une fois arrivé dans sa chambre, Thomas retira son sweat et sa tunique, dévoila son torse que traversai de haut en bas une impressionnante cicatrice. Il lui jeta un regard triste et se jeta sur son oreiller. Il s’endormit aussitôt.
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