Le général se leva.
- Bon, moi je pars explorer un peu.
Le Chat se leva à son tour.
- Je t’accompagne parce que autrement tu risques de te perdre, futé comme tu es.
Thomas poussa un soupir.
- Bon tu viens ? tu traînes là !
Ils se dirigèrent vers une sorte de jungle/forêt et y pénétrèrent. Thomas se senti légèrement oppressé. Il se retourna.
- C’est trop silencieux ! il y a quelque chose qui cloche ici !
- Trouillard, va !
Au même instant, une bestiole écailleuse de 3 mètres de haut se précipita sur eux, toutes dents dehors ! Ou plutôt, il suivait Jeda qui courait droit vers les deux éclairites. Thomas sorti ses boomerangs et s’apprêta à les lancer mais le chat le retiens.
- Lâche-moi !
- C’est une espèce protégée, crétin ! Hurla Jeda
Thomas se dégagea mais il était trop tard. La bête était sur eux. Thomas ferma les yeux. Ce coup- ci, c’était bon. Il allait mourir. Il se plaça devant le Chat. Quitte à ce qu’il meure, au moins qu’un d’entre eux vive. Mais bizarrement, le coup fatal ne vint pas. Il entrouvrit les yeux et vit Jeda en train de se faire lécher par la bestiole, l’air très mécontente. Le Chat contourna son chef et se mit à grattouiller la gorge de la bête qui se mis au sol, en train de pousser ce qui s’apparentais à des ronronnements. Thomas sentit sa mâchoire se décrocher. L’animal logea sa tête écailleuse contre le torse de l’apprenti et le regarda avec une expression d’adoration. Le Chat continua à caresser le museau de la bestiole et s’adressa à ses amis.
- Ne t’inquiéte pas, elle n’est pas méchante ! elle a juste besoin de câlins, c’est tout. Les krakennosaurus sont tous très affectueux.
Thomas regarda son ami, l’air de dire « attends, tu viens de me dire cette bestiole de 3 mètres de hauts couverte de crocs, de griffes et d’écailles n’est pas dangereuse ??? »
Soudain, le Chat se mis à tousser. D’abords un peu, puis beaucoup. Il tomba à genoux, la main plaquée sur la bouche, comme si il allait vomir. Thomas se précipita.
- Le Chat ! ça vas ? Qu’est-ce que tu as ?
Jeda adossa son frère à la patte de la bestiole et le regarda, l’air de dire :
- Je suis désolée de ne rien pouvoir faire…
Un filet de sang s’échappa d’entre les doigts du garçon. Il agrippa son uniforme au niveau des poumons, comme s’il voulait s’arracher les poumons et continua à tousser. On voyait bien qu’il avait mal. Et que cette douleur l’affaiblissait de secondes en secondes. Le krakennosaurus émit un grognement d’inquiétude et pencha sa grosse tête écailleuse vers le Chat. Il avait des raisons de s’inquiéter car un petit filet de sang dégoulinait de sa bouche et son teint était devenu crayeux. Thomas se demanda fugitivement si c’était une maladie contagieuse. Jeda dû lire la question sur son visage car elle lui répondit que ça n’était pas dangereux pour eux. L’apprenti s’arrêta peu à peu de tousser et essuya d’une main tremblante le sang qui lui maculait le visage. Il se redressa et prononça quelques mots d’une voix si faible que Jeda dû lui demander de répéter.
- J’ai dit « c’est pas grave, ne vous inquiétez pas »
Thomas n’était pas d’accord avec ce que disais le Chat. Mais alors pas du tout.
- Bien ? tu veux nous faire gober ça alors que tu as les mains rouges du sang que tu t’es mis à cracher en continu tout à l’heure ?
Devant le mutisme du garçon, le général fut forcé de se taire. Enfin, pour le moment. Il sorti un mouchoir de sa sacoche et le lui tendis un peu brusquement.
- Tiens. Essuie toi avec ça.
Le Chat saisit le carré de tissu et tenta tant bien que mal de se nettoyer avec. Un silence pesant était tombé, seulement rompu par le « ploc, ploc » d’une goutte de sang qui tombait de temps à autre au sol. A bout de patience, Thomas saisit le poignet du Chat. Celui-ci eu un mouvement de recul, surpris.
- C’était quoi, ce que tu viens de nous faire ?
- Et si je te dis que je n’ai pas envie d’en parler ?
La voix du général vibra de colère.
- Eh bien je ne te lâcherai pas jusqu’à ce que tu me dises ce que tu as.
Il resserra son emprise sur le poignet de son apprenti. Ce dernier eu une grimace de douleur.
- Arrête. A ce rythme-là tu vas me casser le poignet.
- Je le ferais si tu ne me dis pas ce que tu as.
Une étrange expression passa sur le visage de l’apprenti. Le général eu l’impression de l’avoir déjà vue ailleurs… Mais où ?
- Séquelles d’intoxication à la fumée. C’est incurable. Finit par souffler le Chat
Thomas lâcha son poignet et eu un mouvement de surprise. Il avait l’impression d’entendre Jeda lui dire :
- Les autres… sont parti en fumée. Littéralement. Lors d’un incendie
Il lâcha son ami et souffla :
- Je suis désolé. Je ne savais pas.
Le Chat se releva silencieusement, suivi de près par le Krakennosaurus qui posa sa tête écailleuse sur l’épaule du garçon. Le Chat frotta distraitement la tête de l’animal. Jeda s’éloigna, visiblement pour aller explorer le reste de l’endroit. Thomas s’approcha de son apprenti et posa une main sur son épaule. Le Chat fit comme si il n’avait pas remarqué l’arrivée de son mentor et continua de caresser la grosse bête, qui poussa un ronronnement de contentement. Finalement, Thomas se décida à se lancer.
- Excuse- moi.
Le Chat continua à l’ignorer et à caresser l’animal, comme s’il n’avait pas entendu
- Je n’aurais pas dû…
Il s’interrompit en s’apercevant que des larmes coulaient sur les joues du garçon. Il… Il pleurait ! Thomas n’avait pas besoin de s’introduire dans les émotions de son apprenti pour savoir quel était la cause de son chagrin. Il pensait à ses parents, à sa famille, à l’incendie. Le général ne savait pas trop quoi faire. Alors il força son ami à se retourner. Celui-ci le regarda, les yeux un peu dans le vague, comme s’il ne le voyait pas.
- Ecoute, je sais ce que c’est que perdre sa famille. Moi, je ne sais pas où est la mienne. Je n’ai que ma sœur et Lion. Mais tu ne dois pas te mettre à pleurer maintenant. On a d’autres choses à faire.
Ses paroles eurent un effet sur le Chat. Mais pas celui escompté !
- Tu sais ? hurla-t-il, en proie à une rage incontrôlable, Tu sais ? NON ! Tu n’en sais rien ! Absolument rien ! Ta famille n’est pas morte sous tes yeux sans que tu puisses rien faire ! Tu n’as pas été le seul à survivre, sans savoir ce que tu allais faire, pourquoi c’était toi et pas un autre ! Et tu n’as pas ensuite compris que c’était de ta faute, de la tienne si tous, TOUS ! Tu m’entends ? étaient morts !
Le Krakennosaurus poussa un hurlement de peur et se recroquevilla contre un arbre. Thomas savait qu’il n’arriverait pas à calmer le garçon avant qu’il ne fasse une bêtise. Il décida donc d’opter pour la solution « démonstration ». Il entra dans les émotions du garçon. Il se retrouva dans un tourbillon de rage, de haine et de tristesse. Il essaya de trouver l’inkarmation du Chat dans tout ce bazar mais ce n’étais pas chose aisé. Il fallait faire vite autrement, il risquait de se faire engloutir par le tourbillon d’émotions. Il finit par apercevoir une silhouette recroquevillée au centre d’une lumière bleue. C’était l’inkarmation du Chat. Le général s’approcha lentement. Peut-être que son inkarmation n’avais pas sa capuche et qu’il allait le voir enfin…
Il finit par le distinguer nettement. C’était un enfant de 13 ans environ mais portant toujours sa fameuse capuche. Et détail étrange, la cicatrice saignait, comme si on venait de le blesser. Ses vêtements étaient abimés et brûlés à certains endroits. Il était assis et avait enfoui sa tête dans ses bras. Thomas s’approcha, posa une main sur l’avant-bras du garçon et le secoua doucement. Celui-ci releva la tête et le regarda. L’inkarmation se releva et le regarda droit dans les yeux. Thomas s’aperçut qu’il faisait la même taille que l’être, et bizarrement, ça le gêna. Comme si quelques centimètres de moins ou de plus faisaient la différence.
L’inkarmation pris la parole d’une voix étrange.
- Qu’est-ce que tu me veux ? et pourquoi es-tu venu ici ?
Les volutes rouges commencèrent à s’agiter autour d’eux et certaines se colorièrent de vert. La couleur de la peur, songea Thomas.
- Pour t’aider.
- M’aider ?
- Oui. Calme-toi et reviens.
Le garçon eu un soupir. L’inkarmation sembla rétrécir, comme si elle était impuissante.
- Je ne peux pas. Elle me retient prisonnier
- Qui ?
- Ma colère.
Thomas eu un soupir. Et voilà, le retour des pouvoirs de super empathe ! Il se concentra. Une petite vague bleue s’affaissa aux pieds des deux inkarmations. Le Chat eu un soupir et… Disparut. Thomas regarda autour de lui, à ses pieds et au-dessus. Rien. Mais une autre inkarmation apparut devant lui. C’était « le » le Chat qu’il connaissait, dans sa tenue d’éclairite, un petit sourire aux lèvres. Thomas eu un sourire. Mais ça voulait dire que son ami était incroyablement puissant, pour pouvoir changer d’inkarmation comme ça, quand ça lui chantait ! Mais soudain, il sentit un tiraillement dans la poitrine. Il était temps de rentrer dans son corps. Il souffla :
- Il est temps que je rentre ou je vais y rester !
Le chat le regarda, approuva puis se mit subitement à rire, rire ! Le général ressorti en vitesse et regarda son ami, appuyé sur la patte du Krakennosaurus, en train de pleurer de rire.
- Eh je peux savoir ce qui te fais tant rire ?
Le Chat tenta de lui répondre entre 2 hoquets de rire.
- Tu as dit… hahahahaha ! tu as dit que tu allais y rester si tu ne sortais pahahahahah !
Thomas resta un peu interloqué. Il ne comprenait toujours pas ce que le garçon voulait dire. Et il le regarda se marrer tout seul. Quand le Chat se fut un peu calmé, Thomas lui posa une question.
- Le Chat…
- Oui ?
- Je voulais te demander… Pourquoi ta sœur est si casse pieds avec moi ?
Le Chat resta un long moment silencieux, à regarder le soleil se coucher lentement. Il finit par lui répondre.
- Parce que… tu lui rappelle notre frère. A l’origine, je ne suis pas le jumeau de Jeda, mais son triplé. Nous avions un autre frère… Aïlo. Et… tu lui ressembles. Pas physiquement, mais moralement. Et ça lui fait mal de te voir et de se rappeler son frère… notre frère alors qu’il n’est plus là. On était inséparable tous les 5…
Thomas l’interrompit au vol.
- Les 5 ?
- Oui… Jeda, Aïlo, ma petite sœur, un… ami et moi.
Le Chat se tue, visiblement plongé dans ses souvenirs. Il soupira.
- Bon, bah, j’imagine que tout ce que j’ai à faire maintenant, c’est de me tenir à l’écart de ta sœur !
- Tu sais, elle n’a pas toujours été comme ça. C’est jusqu’elle est triste. Avant… Elle était très douce
- Très douce ? Tu plaisante ? La boule de pics hérissée et stressée qu’est ta sœur était douce !?
Malheureusement, une voix courroucée s’éleva derrière eux.
- Une boule de pics hérissée et stressée ? Hé bien merci !
Thomas se retourna pour apercevoir Jeda. Elle était furibonde. Son frère soupira
- Aïe aïe aïe ! Je crois que tu l’a mise en colère…
Le général sentit une goutte de sueur lui couler dans le dos. Le temps qu’il se demande ce qui se passait, Jeda était sur lui et le giflai de toutes ses forces, décuplées par la canalisation. La puissance de la claque le jeta à terre.
- Je t’en ficherais moi des boules de pics hérissées et stressées !
- Jeda tu ne crois pas que… tu exagères un peu ?
Elle se retourna.
- Non. Laisse-nous, c’est entre lui et moi. Et croie moi…. Il va morfler !
Le Chat renonça à insister et s’assis sur une pierre.
- Ça vas être du grand spectacle !
En effet, les 2 adversaires s’étaient mis en garde. Jeda se précipita sur le général à une telle vitesse que celui-ci eu à peine le temps de s’écarter. Elle freina brusquement et fit volte-face avant de tenter de lui enfoncer son épée dans le crâne. Thomas la bloqua juste à temps. Il tenta de la transpercer mais elle bloqua aisément le coup, comme il s’en était douté. Si elle avait autant de talent et de force que son frère, c’était perdu d’avance.
- Hé bien ! Que de violence ! soupira le Chat, l’air narquois
Et de se baisser juste à temps pour éviter une pierre jetée par Jeda, et un boomrang lancé par Thomas.
- Eh bien, si vous le prenez comme ça…
Il se leva, dans l’intention évidente d’aller se battre quand un son lointain, porté par l’écho, attira son attention.
- Thomaaaaaaaaaaas…. Omaaaaaaas.. Maaaaaaaaas… Jedaaaaaaaa.. daaaaaaaaa…Le Chaaaaaaaaaaaaaaaaaat… chaaaaaaaaaaaat… aaaaaa..
- C’est Lion ! Il est là !
Thomas se retourna.
- Rejoignons-le !
Mais une voie froide l’arrêta.
- Attends 2 secondes. On en a pas fini toi et moi.
😮
Sinon j'ai beaucoup aimée ! Come tout les autre 😀 !
Trop bien !!!Comme tous les autres d'ailleurs !